La discussion pour mettre en place des aides à l’auto-rénovation est régulièrement alimentée depuis ces dernières semaines. Les organisations professionnelles du BTP ont d’ores et déjà tranché, faisant connaître leur désaccord sur cette possible mesure.
Publié le 28 novembre 2023 par Estelle Guiton
Encourager la rénovation par tous les moyens
La communication à grande échelle comme l’augmentation des aides n’y font rien. Le nombre de projets en rénovation globale tend à stagner, loin des prévisions. Loin des besoins aussi pour respecter les ambitions de 2030 et 2050 en matière d’émission de gaz à effet de serre et de protection de l’environnement.
Pour encourager ces rénovations, de nouveaux plans sont envisagés, parmi lesquels la mise au point d’une aide destinée à l’auto-rénovation. Celle-ci serait différente de l’offre MaPrimeRénov’ réservée aux travaux effectués par un professionnel agréé RGE. Évoquée à la fois par la directrice de l’Anah en mai 2023 et par le ministère du Logement en octobre 2023, cette idée semble progressivement faire son chemin, sans pour autant plaire à tout le monde.
Les organisations professionnelles fermement opposées
Alors que l’on en est simplement à songer à une pareille mesure, les organisations du BTP ont déjà vivement réagi. Pour la Fédération française du bâtiment (FFB), cette solution aurait d’abord pour effet « de promouvoir l’amateurisme » dans un domaine où les compétences sont mises en avant.
La CAPEB s’oppose elle aussi à cette idée, faisant valoir la nécessité de travaux bien effectués. La confédération a pointé un paradoxe : vouloir demander aux professionnels d’accompagner les particuliers pour réaliser ce qui reste leur métier. À l’heure où les malfaçons sont souvent pointées du doigt, tout comme la qualité des rénovations et leur conséquence sur la performance énergétique, cette mesure a, il est vrai, de quoi surprendre.
Un profil type pour d’éventuelles aides à la rénovation
Selon les dernières indiscrétions du gouvernement sur le sujet, les aides de l’État qui seraient envisagées concerneraient un domaine précis. Il s’agit de l’auto-rénovation accompagnée. Concrètement, il s’agirait de travaux réalisés par les propriétaires sous le conseil et l’accompagnement d’un professionnel du BTP.
Ce choix aurait pour qualité d’ouvrir la rénovation à des foyers qui, à ce jour, n’en ont pas les moyens. Les freins concernent aussi le surplus à payer, non pris en charge par les aides en place. Ce choix leur permettrait donc de réduire la facture des travaux, tout en contribuant à augmenter le nombre de rénovations. L’objectif demeure le même : réduire les dépenses énergétiques et protéger l’environnement.
Reste désormais à voir si pareil projet peut devenir une réalité sous les motifs de performance énergétique. Surtout dans un contexte de crise du bâtiment qui met déjà en difficulté de nombreux professionnels. Le sujet est dans tous les cas à suivre de près…