La protection des habitats passe par la réalisation de fondations adaptées à la nature des sols. L’une des techniques est la mise en place de micropieux. Cette solution est aussi celle retenue pour consolider un habitat qui fissure, notamment lorsqu’il est soumis au retrait-gonflement des argiles.
Publié le 22 juin 2023 par Estelle Guiton
Les micropieux, pour les habitats neufs ou à consolider
La nature des sols peut laisser apparaître des risques futurs de par son manque de stabilité. Les derniers événements liés au phénomène de retrait-gonflement des argiles, accentué par les épisodes de sécheresse, viennent clairement le rappeler au quotidien. Cela ne signifie pas pour autant qu’il faut renoncer à construire sur ces parcelles. Depuis plusieurs années, c’est au contraire les systèmes de fondation qui s’adaptent.
L’une des techniques désormais fréquemment utilisées dans ces cas de fragilité des sols est la réalisation de micropieux. Ces derniers permettent d’asseoir la construction pour éviter tout risque d’affaissement. Leur mise en œuvre doit faire préalablement l’objet d’une étude de sol et d’un calcul de descente de charges afin d’établir leur nombre et leur profondeur. Ces données prennent aussi en compte la construction envisagée et son usage.
Les principaux avantages de la technique des micropieux sont leur adaptabilité, leur robustesse et leur fiabilité. De plus, ils sont particulièrement appropriés lors de chantiers difficilement accessibles aux équipements de forage. Ces micropieux sont installés à l’aide de matériels de fonçage et de forage adaptés.
Des poteaux béton en profondeur
Le système n’est pas sans rappeler les constructions sur pilotis. Sauf qu’ici, la structure est enfoncée dans le sol à des profondeurs pouvant aller jusqu’à 30 mètres. Cette caractéristique permet de garantir la stabilité des fondations sur tous les terrains, y compris en présence de sol argileux, de sable ou de roche friable. En effet, chaque micropieu vient chercher les couches profondes, plus stables.
L’installation des micropieux débute par le forage. Une armature métallique est ensuite scellée dans le sol par injection de ciment, enfouie jusqu’à la profondeur demandée par les études. Après séchage, il peut être procédé à un recépage afin de recouper tous les micropieux à la bonne hauteur en sortie de sol. Chacun est ensuite rattaché à un massif de liaison sur lequel vient reposer la dalle de construction.
Renforcer la solidité des bâtis
Les micropieux peuvent également être utilisés afin de réparer ou renforcer des fondations existantes. Par exemple, lorsqu’un sol devient instable, des dommages peuvent apparaître sur un ouvrage, sous forme de fissures autour de fenêtres en sous-sol ou dans la brique, ou encore quand un plancher ou une cloison n’est plus à niveau.
Cette technique est la garante de la résistance future de l’habitat. Le nombre de micropieux dépend de la nature du sol avec des préconisations à respecter impérativement.
Le diamètre des micropieux, inférieur à 30 cm, permet ces opérations, même si les travaux restent conséquents et peuvent nécessiter l’évacuation temporaire du logement.
Reste le coût. Le prix d’une installation de micropieux est plus élevé que des fondations superficielles. De plus, s’y ajoutent des frais de location des machines de forage, des matériaux et de la main-d’œuvre formée à la mise en place de cette solution. Cependant, bien que plus onéreuse, cette technique est essentielle pour garantir la stabilité et la sécurité de l’ouvrage. À ce titre, les micropieux ne sont retenus que lorsque les études du sol l’exigent, en précisant leur nombre. Leur réalisation est confiée à des entreprises spécialisées dans les fondations spéciales et maîtrisant la technique. La fin de ces travaux peut aussi être complétée par un test d’arrachement. Plus rare, il a pour effet de garantir la bonne résistance et donc la solidité de la construction.