L’Association des industriels de la construction biosourcée a publié son premier baromètre des matériaux de construction biosourcés. Il en ressort un secteur en forte croissance avec un développement des gammes proposées.
Publié le 5 juin 2025 par Estelle Guiton
La part de marché des matériaux biosourcés en hausse
Les matériaux biosourcés sont en progression. Celle-ci est désormais suivie avec des repères qui seront utiles pour l’avenir. En effet, l’Association des industriels de la construction biosourcée vient de publier son 1er baromètre concernant les matériaux de construction biosourcés.
Premier constat, malgré la situation du secteur du BTP, ces matières se portent bien avec un marché en forte hausse. Selon les chiffres de l’association, il représentait seulement 1 % du marché global des isolants en 2009. En 2023, cette part s’établit à 11 %, pour un chiffre d’affaires de 91,6 millions d’euros et un volume proche de 28 millions de m². La tendance devrait se poursuivre avec une augmentation attendue au cours des prochaines années, notamment grâce à la multiplication des produits et à leur diversité.
Plusieurs produits selon les utilisations
Outre sa caractéristique environnementale, le marché des matériaux biosourcés a aussi été porté par une évolution des produits proposés. En 2016, il se limitait majoritairement à des matières en vrac. En 2021, deux familles de produits se sont partagé l’essentiel des ventes : les isolants semi-rigides (pour 47 %) et les isolants en vrac. Ces derniers sont principalement employés pour l’isolation des combles perdus. Les premiers, eux, servent à l’isolation intérieure des murs, cloisons et rampants de toitures.
D’autres produits existent, récents dans leur emploi : les isolants rigides et les bétons biosourcés. Ces derniers devraient d’ailleurs enregistrer une forte progression avec une utilisation pour la conception des murs extérieurs, notamment en atelier. De leur côté, les isolants rigides ont connu une hausse de 268 %, marquant leur emploi de plus en plus fréquent.
Des produits à labelliser pour conserver leur qualité
La qualité de ces nouveaux produits est leur impact environnemental. En effet, la capacité de production annuelle actuelle, qui s’élève à 60 millions de m², conduit à un prélèvement de seulement 2 % du gisement des bioressources en France. Autant dire que, même si cette part venait à augmenter, elle maintiendrait encore l’équilibre. D’autre part, ces matières sont aussi vertueuses en captant le carbone avant leur utilisation.
Reste un point sur lequel les professionnels du secteur sont vigilants : la qualité. En effet, la définition du biosourcé n’indique à ce jour aucun pourcentage minimum de biomasse. De quoi mettre à mal la filière à l’avenir, au fur et à mesure de son développement. Pour garantir une bonne qualité des produits et leur appellation, la mise en place d’un label est de plus en plus envisagée. À suivre dans les prochains mois…