Le projet est en cours de développement, tandis que les premières utilisations se développent progressivement : l’entreprise Bysco a ainsi mis au point une solution pour recycler les filaments de moules. Dans le bâtiment, ils sont notamment employés pour servir d’isolants.
Publié le 6 juin 2024 par Estelle Guiton
Un isolant naturel issu des moules
Avec le développement des solutions naturelles, les découvertes sont de plus en plus nombreuses en matière d’isolation, tout en utilisant des ressources de la nature. Dernière expérimentation, celle portant sur les filaments des moules. L’entreprise Bysco a choisi de travailler le byssus, autrement appelé la soie marine.
Ce nom correspond aux filaments présents sur les coquilles des moules et leur servant à s’accrocher à leur environnement. Cela donne une texture laineuse que l’on trouve en grande quantité et dont le traitement permet un emploi en tant qu’isolant de toute surface. Cela concerne aussi le bâtiment après transformation en textile.
Des propriétés acoustiques et thermiques pour le byssus
Cette matière naturelle est facile à récupérer. Elle est ensuite traitée et tassée. La première étape consiste au lavage, avant son séchage et sa transformation. À la suite de ces différentes étapes, elle se présente alors sous la forme de rouleaux pour simplifier l’emploi, ou de balles. La soie marine peut être utilisée dans les domaines de l’emballage isotherme, la plasturgie, et le bâtiment.
À ce titre, elle a plusieurs sources d’intérêt, que ce soit en isolation des planchers, des coffres de volets ou pour le calorifugeage des chaudières. D’autres emplois seront à développer, principalement du fait de sa qualité à pouvoir se mélanger avec d’autres matières d’isolation naturelle comme le chanvre, le lin ou la laine. Ses performances sont, elles, tout autant thermiques que phoniques.
Une utilisation en phase de test
Actuellement, le byssus transformé est en phase test pour en définir réellement les performances et donc les utilisations. Il pourrait toutefois vite s’afficher parmi les produits naturels d’isolation. En effet, ses résultats sont encourageants et surtout sans obstacle quant à un emploi rapide puisqu’il ne contient pas d’autres produits.
Pour développer le matériau, l’entreprise compte aussi se développer. D’un traitement test d’1 tonne de matière en 2023, elle devrait dépasser les 5 tonnes en 2024 et atteindre les 20 tonnes à l’horizon 2026. Cela est d’autant plus réalisable que la matière reste facile à trouver et à exploiter, tant que les mollusques et plus particulièrement les moules continueront d’être présents près de nos côtes… Selon France Agrimer, la production annuelle – et naturelle – de soie marine avoisinerait les 4 500 tonnes par an. Un bon gisement donc, pour répondre à toutes les demandes, dans le bâtiment et plus encore.