En quelques années, l’éclairage public s’est réinventé pour répondre à plusieurs contraintes. En plus de la question financière avec la hausse du coût de l’électricité, c’est aussi la donnée environnementale qui est apparue, sensibilisant les municipalités à l’importance des changements. Deux enjeux donc et des évolutions clairement engagées depuis quelque temps.
Publié le 13 août 2024 par Estelle Guiton
L’éclairage public sur fond de crise énergétique
Si l’éclairage des espaces publics a longtemps été réfléchi pour être le plus efficace qu’il soit, les choses ont désormais changé. La crise énergétique comme la prise de conscience environnementale ont eu raison de ces schémas pour amener de nouveaux principes et une évolution à la fois des usages et des équipements.
En effet, ces dernières années ont été l’occasion d’un renouveau du matériel. Dans certains cas, cela s’est limité à un remplacement des ampoules avec l’utilisation des LED. Elles ont deux atouts : une consommation moindre et une couleur et intensité d’éclairage variables. Dans d’autres cas, la rénovation est plus lourde avec la mise en place de nouveaux mâts qui, pour certains, intègrent des panneaux photovoltaïques. Une solution plus économique et autonome. Dans cette même recherche d’économie, une autre réponse a été choisie par de nombreuses communes, celle de l’extinction des lumières pour quelques heures pendant la nuit.
Une donnée sécuritaire et environnementale
Si depuis certains secteurs ont revu ces actions pour des raisons sécuritaires, cette technique a toutefois révélé ses qualités tant au niveau de la baisse des consommations qu’au travers d’une donnée plus écologique. En effet, la réduction ou l’absence des éclairages a un atout, celui de renforcer la biodiversité.
La France a d’ailleurs fait office de pionnière en la matière en inscrivant l’affaissement de la pollution lumineuse au Grenelle de l’environnement de 2007. La loi de 2018 a aussi instauré des normes pour limiter les nuisances lumineuses. Elle comprend des prescriptions qui concernent la fin des éclairages permanents. Cela englobe notamment les enseignes, les vitrines de magasin ou les parcs et jardins, et les monuments du patrimoine. Enfin, elle intègre l’interdiction de l’éclairage vers le ciel.
La biodiversité prise en compte avec l’éclairage public
L’impact de ces mesures sur la biodiversité reste aujourd’hui à mesurer. Toutefois, la modération de l’éclairage ou la mise en place de plages sans lumière ne peuvent qu’avoir un caractère positif. En effet, il est désormais acté que la lumière a un effet sur les rythmes biologiques en venant perturber le sommeil. Elle entraîne aussi des troubles de l’orientation et modifie les comportements de nombreuses espèces vivantes.
Ce constat a, lui, été étudié pour en voir les effets, que ce soit au niveau des déplacements ou sur la reproduction et donc la préservation des espèces. Une autre conséquence est la modification dans le développement de la végétation, entraînant de nouvelles perturbations. Une réaction en chaîne, donc, prise en compte très récemment et sur laquelle il s’agit désormais de poursuivre les efforts de protection.