La transition numérique est en cours dans le secteur de l’architecture. Une évolution que les professionnels envisagent chacun à sa façon selon les spécialisations et les types de travaux. Cela regroupe plusieurs aspects, du BIM à l’intelligence artificielle, avec des usages variés.
Publié le 7 janvier 2025 par Estelle Guiton
Le numérique au centre des activités d’architecture
Depuis son émergence, le numérique a conquis tout le secteur de l’architecture, modifiant les habitudes de travail, jusqu’à la conception même des projets. Si le constat est régulièrement fait et son utilisation de plus en plus fréquente dans les agences, l’outil continue d’évoluer avec de nouvelles capacités.
Tandis qu’il était principalement question de BIM ces dernières années, l’intelligence artificielle est désormais aussi présente, avec deux clans chez les professionnels : ceux qui l’excluent et ceux qui veulent la maîtriser pour mieux la contrôler. Une chose est certaine, le métier d’architecte connaît une nouvelle mutation avec ces outils, tout en dressant un tableau mitigé.
Une utilisation minimale des outils numériques
Premier constat, la transformation numérique du métier est bel et bien une réalité, débutée avec les premiers pas du BIM. En quelques années, elle a amené de nouvelles façons d’envisager les projets, basées davantage sur le travail collaboratif. Mais derrière l’outil se cache un autre fait, celui d’un emploi bien en-deçà des capacités. Toujours avec le BIM, si celui-ci est devenu incontournable pour un gain de temps dans le partage des informations entre les différents corps de métier et la visualisation des projets, il n’est en revanche employé qu’à une faible échelle par rapport à ses possibilités.
Ainsi, si la maquette numérique 3D est devenue la norme, elle n’est employée que pour les projets de construction neuve. Pour les réhabilitations, son utilisation est moins évidente. De même, elle fait toujours face à une difficulté : le coût des licences, pas toujours accessible. D’autre part, de l’aveu même des professionnels, l’outil, bien que révolutionnaire, n’a pas connu de modification ou d’évolution majeure par la suite. Son système contraint amène également à une utilisation en deuxième phase, une fois le premier travail réalisé, sur un autre logiciel de conception.
L’intelligence artificielle pour le futur
Ce serait plutôt l’inverse pour l’IA. Celle-ci a instantanément investi le secteur du BTP et de la création architecturale, avec ses détracteurs et ses utilisateurs. Entre peur et volonté de la maîtriser, les professionnels s’entendent tous sur un point : son emploi relève d’une aide précieuse. Sa rapidité est mise en avant, permettant d’aller plus vite que le cerveau humain.
Toutefois, côté créativité, le résultat dépend des éléments entrés pour aboutir à un résultat. Car toute création se fait d’abord en fonction des données fournies par l’homme. Une extension de la réflexion humaine pour aller plus loin, tout en orientant chaque résultat. Un outil comme un autre qui implique cependant de le connaître pour ne pas le voir dépasser la pensée et le travail humains.
Au-delà de la réalisation d’images, son emploi est surtout intéressant pour définir les constructions envisageables. Par exemple, cela peut être en entrant l’intégralité des données d’un PLU afin d’accéder en quelques instants aux possibilités volumétriques. Un gain de temps certain qui va forcément changer la façon de travailler.