La technique du cool-roofing est ancienne. Elle a été remise au goût du jour sous l’effet de l’augmentation des températures et du changement climatique. Mais avec quels résultats ? Deux études tentent d’y répondre.
Publié le 27 août 2024 par Estelle Guiton
Le cool-roofing, solution ancestrale
Repeindre les surfaces extérieures en blanc… si cette solution fait désormais de nombreux adeptes, elle n’est en même temps pas récente. Il suffit de regarder la couleur des villes grecques et espagnoles soumises aux épisodes de chaleur pour le vérifier. Désormais le cool-roofing tend à devenir une technique à adopter, promettant de réduire la température ressentie jusqu’à 2° C. Reste à en connaître réellement les effets. C’est la question à laquelle deux études ont tâché de répondre ces derniers mois.
La méthode consiste à peindre les toits en blanc ou à leur appliquer une membrane synthétique de couleur claire. Ce choix a pour effet de réfléchir les rayons du soleil, évitant à la chaleur de s’immiscer dans les constructions. L’étude publiée en juillet 2024 par un groupe de scientifiques de l’UCL (University College of London) arrive d’ailleurs à cette conclusion.
Une modélisation et un test en conditions réelles pour étudier le cool-roofing
Le groupe d’étude a modélisé en 3D les conditions climatiques de l’été 2018 sur la métropole londonienne, été connu comme le plus chaud jamais enregistré dans la capitale. Les résultats montrent que si les toits avaient été peints en blanc sur une grande surface à cette période, les températures extérieures ressenties auraient pu être jusqu’à 1,2 °C moins élevées.
A Singapour, l’étude a été menée dans des conditions réelles. Ainsi, un quartier entier a repeint les toits en blanc, mais aussi les murs et la chaussée en blanc. Bilan, la température a été réduite jusqu’à 2 °C durant la période la plus chaude de la journée, avec un ressenti moyen de cette baisse par les passants de 1,5 °C. Un bon résultat qui vient améliorer les conditions de vie lors de fortes chaleurs.
Le cool-roofing, entre efficacité et abandon des essais
De ces deux études, il en ressort donc une efficacité réelle. Pour les équipes de l’UCL, le cool-roofing offre même de meilleurs atouts que la végétalisation des toitures. Il a un effet supérieur sur la baisse des températures, sans alourdir la surface. En revanche, cette dernière a d’autres qualités ; elle contribue notamment au drainage des eaux de pluie ou à la préservation de la biodiversité.
Ce n’est pas pour autant que la solution du cool-roofing est parfaite. Son efficacité serait intéressante principalement pour un emploi sur les toits. Sur les murs comme pour la chaussée, le procédé a souvent été abandonné, à l’instar de Lyon. Les motifs ont été un effet moindre à hauteur d’homme, combiné à un phénomène d’éblouissement gênant. Pour certaines municipalités ayant fait le test, repeindre les surfaces en blanc s’est aussi avéré à la fois salissant et onéreux.