L’emploi du bambou dans le BTP se multiplie avec des usages toujours plus variés. Il connaît désormais de nouvelles avancées avec la mise au point du bambou d’ingénierie structurelle (SEB). Celui-ci a pour qualité d’être plus résistant, y compris en comparaison du bois.
Publié le 27 décembre 2022 par Estelle Guiton
Une conception spécifique
Au sol, sur les murs ou les charpentes, le bambou est largement présent dans les nouvelles réalisations, que ce soit en matériau d’habillement ou d’élévation. Les innovations y contribuent un peu plus avec un emploi élargi grâce à la solution SEB. Cette technologie vient retravailler le bambou pour améliorer sa solidité.
Le bambou d’ingénierie structurelle (SEB) est réalisé à partir des fibres brutes de la plante. Chauffées et compressées, elles forment un composite stratifié qui est ensuite collé pour créer des pièces de structure très résistantes. Ces éléments sont destinés à la fabrication de pièces structurelles telles que des colonnes ou des poutres. Ils sont aussi employés dans la conception de structures de vitrages ou pour les murs rideaux et encadrements du sol au plafond.
Une résistance supérieure au bois
Ce nouveau matériau a ainsi pour spécificité une solidité hors normes. Selon les résultats d’études, le SEB présenterait une résistance plus importante que le bois et jusqu’à deux fois supérieure aux autres produits lamellés-collés disponibles sur le marché. De la même façon, sa résistance en tension est plus élevée que celle des matériaux équivalents.
Cette différence s’explique notamment par la haute teneur du bambou en fibres de silice. De même, il dispose d’une forte densité, renforcée par la compression lors de l’assemblage, en moyenne 40 % supérieure au bois d’ingénierie. Cette qualité contribue à un autre point : sa résistance au feu avec une carbonisation plus lente. Enfin, le SEB est stable par rapport aux changements de température et aux taux d’humidité.
Un impact environnemental réduit
Les qualités du bambou ne s’arrêtent pas là. En tant que matériau naturel, la plante est connue pour sa vitesse de pousse qui simplifie son approvisionnement, sans destruction de zones forestières. Elle sert aussi l’environnement après sa plantation grâce à sa capacité à emmagasiner le CO2 et à sa production d’oxygène.
Reste désormais à démocratiser un peu plus son utilisation dans le bâtiment. En effet, le bambou demeure encore souvent perçu comme un matériau haut de gamme. Pourtant, au vu de ses nombreux atouts, l’accélération de son emploi serait un plus tant pour le BTP, en mettant en avant sa solidité, que pour l’environnement. Cette dernière notion est renforcée par la possibilité d’améliorer le bilan carbone des chantiers : le bambou reste facile à faire pousser, en tous lieux, permettant de limiter les frais de transport pour son traitement et l’approvisionnement des lieux de construction.