La réduction des dépenses énergétiques doit conduire à la décarbonisation du pays. L’enjeu est important avec, en ligne de mire, la neutralité carbone annoncée pour 2050. Si le mouvement est en marche, il reste encore beaucoup à faire.
Publié le 23 février 2023 par Estelle Guiton
Réduire les gaz à effet de serre
Si la crainte des coupures d’électricité ou de gaz devait avoir un effet positif, ce fut bien sur la réduction de la consommation énergétique. La peur de pénurie a amené irrémédiablement à la réduction de leur utilisation, comme l’a montré cet hiver avec une baisse quasi naturelle des dépenses énergétiques. Si cela a contribué à passer la période froide sans encombre, cette situation nouvelle a de quoi ravir sur un autre point : qui dit « diminution des consommations » dit aussi « abaissement de la pollution » et donc des émissions de gaz à effet de serre. Une décarbonisation à marche forcée qui a fait la démonstration de notre capacité à agir pour le climat.
Cependant du chemin reste encore à faire, car tout n’est pas aussi rose ni aussi simple. Les résultats du dernier baromètre de la performance énergétique initié par l’Observatoire de l’immobilier durable le montrent : le rythme de décarbonisation est décevant. Entre 2010 et 2021, celui-ci a été en moyenne de -2,2 % par an. Or, pour respecter les objectifs instaurés notamment avec la neutralité carbone en 2050, cette baisse devrait être de 4,5 % par an. Autant dire que l’on en est encore loin.
Les bâtiments tertiaires à la peine
Selon les données publiées, ce sont les bâtiments tertiaires qui sont aujourd’hui à la traîne, plus particulièrement les centres commerciaux. À l’inverse des autres structures, que ce soit dans le résidentiel ou l’industrie, les consommations y ont progressé de 20 % selon les chiffres analysés pour 2022. Les bâtiments de bureaux enregistrent, eux, une baisse des dépenses énergétiques de 9 % sur l’an passé.
Le bilan reste toutefois insuffisant en tenant compte de l’ensemble du parc immobilier. Et pour cause : si les bâtiments d’habitation ont réduit leurs consommations, ils figurent toujours en tête des constructions produisant le plus de CO2, suivis de près par les établissements de santé, nouveaux entrés dans le classement avec les hôtels.
Des actions qui vont dans le bon sens
Entre contexte géopolitique et situation économique, la quête de sobriété est désormais un enjeu qui implique tous les acteurs, relayé par le gouvernement. La réduction des consommations et par effet domino la baisse des émissions de gaz à effet de serre sont devenues une priorité.
En cela, les nouvelles réglementations devraient faire évoluer les chiffres en mettant en avant des ambitions environnementales de premier plan. Cela commence par l’entrée en vigueur de la RE2020 ou du dispositif éco-énergie Tertiaire dont les premiers effets devraient apparaître dans les prochaines années. Pour le reste, la rénovation énergétique est aussi à prendre en considération, participant à cette évolution, du moins pour tout ce qui touche la construction.