Les professionnels de la construction métallique ont dressé leur bilan pour 2024. Celui-ci se révèle positif, dans une période de crise de l’immobilier. La raison est un marché d’abord industriel. Un état de grâce qui devrait toutefois connaître un ralentissement en 2025 et 2026.
Publié le 27 mars 2025 par Estelle Guiton
Des installations métalliques en progression
Dans une période pour le moins morose concernant les activités du BTP, la construction métallique résiste plutôt bien. C’est ce que révèlent les derniers chiffres publiés par le syndicat de la construction métallique de France (SCMF). En 2024, le secteur a ainsi encore progressé en affichant une croissance de quelque 3 %. Une hausse qui se poursuit depuis 10 ans, loin des préoccupations de la branche de construction classique.
C’est la réalisation de structures métal qui est largement majoritaire, concentrant 70 % du chiffre d’affaires global. Ainsi, la construction métallique est avant tout employée pour la création de bâtiments agricoles, de silos ou trémies. Ces seuls domaines correspondent à 11,95 % des utilisations. Les ponts et passerelles constituent 6,09 %, tandis que les autres bâtiments, qu’ils soient commerciaux, sportifs, voués à l’enseignement et la santé ou au logement, ne représentent que 7,03 % des emplois d’acier.
Une tendance à la baisse
Un autre secteur utilise ces structures, celui des créations d’ombrières et supports de centrales photovoltaïques. Il représente aujourd’hui 12 % des usages, tout en affichant une forte croissance. En cela, il bénéficie des nouvelles obligations imposant aux professionnels de couvrir une partie de leurs parkings et toits en panneaux solaires.
Cette bonne forme de la construction métallique devrait toutefois connaître un ralentissement en 2025 et 2026 selon les professionnels. Plusieurs facteurs devraient influer, à commencer par les élections municipales prévues pour mars 2026 et qui vont conduire à une baisse de la commande publique. Une situation habituelle pour ces périodes de vote. De même, les constructions industrielles pourraient marquer le pas. La diminution des mises en chantier est d’ailleurs déjà effective pour ce début 2025.
Un plan pour la construction métallique
C’est dans ce contexte que devrait être lancé en juin 2025 le plan France Métallique, lors du Congrès annuel du SCMF. Celui-ci sera établi pour 3 ans, jusqu’en 2028, avec 6 objectifs déjà définis répartis entre promotion, compétitivité, transition écologique, compétences, innovation-numérisation et renforcement du réseau.
Avec ce plan, l’idée est d’accompagner les professionnels pour faire croître encore plus le secteur et répondre aux éventuels besoins. Cela est d’autant plus important que le marché est d’abord national et européen, sans crainte des menaces de hausse des taxes américaines sur l’acier. Son influence devrait donc être limitée, même si un effet boomerang pourrait quand même se produire.