Le Consortium des bureaux en France dresse un état des lieux de l’immobilier tertiaire en France. Le constat est la présence de nombreux locaux vides ou en friche. Pour ces derniers, cela correspond à 2 millions de mètres carrés en attente de réhabilitation.
Publié le 23 janvier 2025 par Estelle Guiton
Des bureaux en attente de réhabilitation
Passer d’immeubles de bureaux à des logements, modifier les friches tertiaires pour en faire de nouvelles zones habitables ou mixtes… Ces derniers mois ont vu le développement de plusieurs projets, notamment sous l’impact de la loi ZAN. Une façon de réutiliser le foncier déjà artificialisé, sans détruire de nouveaux espaces verts. Mieux, ils sont aussi l’occasion de rendre une partie de ces espaces à l’environnement.
Ce tableau idéal retranscrit finalement juste une partie de la réalité. En effet, pour un projet mené à terme, bien des surfaces restent encore à traiter. Selon le dernier rapport publié en décembre 2024 par le Consortium des bureaux en France (CBF), les bâtiments vides qualifiés de friches représentent plus de 2 millions de mètres carrés sur tout le territoire. Cela concerne les immeubles inoccupés depuis plus de deux ans, ne faisant l’objet d’aucun projet de réhabilitation.
Des surfaces principalement disponibles en Île-de-France
Ces 2 millions de mètres carrés identifiés se trouvent principalement en Île-de-France. La proportion est de 1,23 million, contre 0,8 million en région. Ils se situent aussi dans des zones prisées. C’est le cas dans le quartier d’affaires de La Défense, dans les 8e et 9e arrondissements de Paris ou dans des centres-villes recherchés, comme Lille.
Ces zones en friche sont dues à plusieurs facteurs parmi lesquels le développement du télétravail, la vacance de bureaux, la crise du logement et la ZAN. Selon les projections réalisées, ces surfaces, si elles bénéficiaient de projets de conversion, permettraient d’accueillir près de 53 000 habitants. De quoi répondre à la demande de logements actuelle. Elles sont en même temps à mettre en parallèle avec le parc tertiaire global en France qui, lui, s’élève à 173 millions de mètres carrés.
Des transformations coûteuses
L’idée de reconversion de ces zones inutilisées est désormais largement encouragée, y compris au plus haut niveau de l’État. Seul bémol, le coût est souvent conséquent, parfois plus qu’une construction neuve. De quoi freiner les projets, surtout dans le domaine privé. Ces derniers se heurtent principalement à des défis techniques en plus du coût financier. En effet, les réhabilitations doivent également répondre aux normes résidentielles, plus exigeantes.
La réalisation de ces opérations présente pourtant de nombreux avantages. Le premier est environnemental. En plus de ne pas utiliser de nouvelles terres et donc contrôler l’étalement urbain, ces travaux permettent une réduction de l’empreinte carbone. Pour les municipalités et les collectivités, c’est aussi la possibilité de redynamiser des quartiers et mieux gérer l’espace urbain. Reste alors à les développer…