La Fédération française du bâtiment (FFB) a appelé le 16 octobre à la mise en place par le gouvernement d’une politique de planification du logement à grande échelle. L’objectif, selon elle, est de répondre aux besoins en logements estimés à 448 000 par an jusqu’en 2035.
Publié le 10 novembre 2025 par Estelle Guiton
L’estimation des besoins en logements selon la FFB
448 000 logements neufs par an. C’est, selon la Fédération française du bâtiment (FFB), les besoins en construction pour la France d’ici 2035. Un chiffre que la fédération a dévoilé dans un communiqué le 16 octobre 2025 pour demander au gouvernement la mise en place d’une réelle politique de planification du logement.
Pour parvenir à ce chiffre, la FFB s’est appuyée sur une étude du SDES, le Service des données et études statistiques du ministère de l’Aménagement du territoire. Elle a opté volontairement pour une fourchette haute au regard des données qu’elle estime déjà sous-évaluées concernant l’évolution du nombre de ménages.
Trois scénarios d’évolution et un constat unique
Ainsi, dans son étude établie pour les années 2020-2030, le SDES envisageait trois scénarios d’évolution des besoins de construction en fonction du nombre de ménages. Dans une situation dite « centrale », la courbe prévoit une forte augmentation du nombre de ménages jusqu’en 2030, avant de se stabiliser. Une conjoncture qui nécessiterait alors 208 000 nouvelles résidences jusqu’en 2030, avant de descendre à « seulement » 194 000 par an jusqu’en 2050.
Le scénario bas, lui, retenait un besoin en résidences principales de 177 000 par an entre 2020 et 2030. La simulation haute annonçait 242 000 logements par an, soit une projection bien en-dessous des chiffres avancés par la FFB. L’organisation est en effet partie de la situation actuelle : une progression du nombre de ménages supérieure aux prévisions, et des mises en chantier en deçà, s’élevant pour l’année 2024 à 260 000. Mis ensemble, la FFB estime alors à 448 000 le nombre de logements à construire par an entre 2026 et 2035 pour résorber ce retard, pour un montant évalué à 8,8 millions d’euros d’ici 2050.
La nécessité de planifier les mises en construction
À la suite de ce constat, la fédération estime donc indispensable la mise en place d’une politique de planification. Un chantier que la FFB souhaiterait voir avancer en lien avec d’autres mesures. Parmi celles évoquées figure la relance de l’investissement locatif, avec le développement du statut de bailleur privé et le développement du budget MaPrimeRénov’.
Reste à voir si ces propositions trouveront écho dans un contexte financier difficile, ce qui est peu probable. D’autant plus que les chiffres donnés par l’organisation pour les 25 prochaines années ne font pas l’unanimité du côté des experts, à l’image de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Celui-ci a réagi en préconisant de s’intéresser d’abord à l’attractivité des territoires avant de définir les besoins en logements.