L’Ordre national des architectes a travaillé en collaboration avec le campus de l’UFPA au Brésil pour réaliser un prototype d’habitat sur pilotis prenant en compte les changements climatiques. L’occasion d’une coopération renforcée entre les deux pays dans le cadre de la COP30.
Publié le 2 décembre 2025 par Estelle Guiton
Construire autrement, défi au cœur de la COP30
Les changements climatiques imposent des évolutions dans les façons de penser les constructions, sans limite de frontières. Tandis que se tenait la COP30 à Belém au Brésil du 10 au 21 novembre 2025, les architectes français se sont lancés dans un nouveau défi, en partenariat avec l’Université fédérale du Pará (UFPA), le Laboratorio da Cidade, et en lien avec l’ENSA à Paris-Belleville.
L’idée était de réaliser un prototype de maison répondant aux évolutions du climat. Pour cela, le choix s’est porté sur un habitat sur pilotis adapté à une installation au cœur de l’Amazonie. Celui-ci avait pour objectif d’être de faible coût, utilisant l’autoconstruction, tout en affichant un bilan bas carbone.
Le savoir-faire traditionnel associé aux solutions bioclimatiques
Le prototype a été installé en amont de la COP30, nécessitant trois mois de travaux. Pour cela, il a combiné la conception traditionnelle aux éléments biosourcés pour trouver le juste équilibre entre méthodes constructives connues sur site et nouveaux matériaux.
La réalisation avait aussi un autre objectif, celui d’être modulaire. Ainsi, le choix des façades, cloisons et planchers s’est porté sur des solutions faciles à assembler pour adapter l’habitat aux évolutions des besoins ou à la nécessité d’agrandissement. Afin de tenir compte des particularités climatiques de la zone, la construction s’est également dotée d’une coursive latérale servant de tampon thermique. Elle offre une ventilation naturelle pour faire circuler l’air chaud.
Les matériaux issus des ressources naturelles et locales
L’association des techniques anciennes et des nouvelles solutions a aussi été étendue au choix des matériaux, tout en privilégiant les produits durables. Ainsi, le prototype a intégré des fibres végétales, de la terre crue, du bois de réemploi, ou encore le tressage de palme en leur appliquant une méthode d’utilisation expérimentale pour renforcer la qualité de la construction.
Outre la recherche de l’efficacité pour faire face aux changements climatiques, cette construction réalisée en partenariat entre les deux pays a été l’occasion de mettre en avant la possibilité de faire évoluer les constructions, tout en respectant les territoires et leurs techniques et architectures traditionnelles. Un bon exemple applicable sur de nombreux territoires pour répondre aux défis climatiques mais aussi aux enjeux sociétaux. Au centre, l’idée de faire accepter les changements et les concilier avec les habitudes et les ressources en place.
Reste maintenant à transformer l’essai pour le rendre durable. Une autre histoire non écrite après la fin de la COP30…