Après deux ans d’expérimentation, la métropole lyonnaise met un terme au projet de peinture antichaleur sur les trottoirs. Les résultats ont été jugés insuffisants concernant la baisse des températures obtenue, avec une peinture chère à la mise en œuvre et à l’entretien, en plus d’être très salissante.
Publié le 14 septembre 2023 par Estelle Guiton
La peinture antichaleur, solution trop coûteuse pour les résultats obtenus
Le projet avait été lancé à grand renfort de communication par la métropole lyonnaise. Deux ans après, les mêmes équipes décident de stopper l’essai concernant la mise en œuvre de peinture antichaleur sur les trottoirs de Lyon. Le test avait été mené sur une surface de 100 m2 à l’angle des rues Béchevelin, Saint-Michel et Gilbert Dru dans le 7e arrondissement. Il n’ira finalement pas plus loin.
L’idée était d’appliquer un revêtement blanc pour réfléchir les rayons du soleil et rendre l’espace au sol plus vivable. Peine perdue. Résultats en deçà de ce qui était attendu, peinture salissante, coût de pose et d’entretien onéreux, il n’en fallait pas plus pour mettre fin à l’expérimentation.
Un produit naturel aux contraintes élevées en utilisation au sol
La peinture isolante qui a été appliquée est réalisée à partir de produits naturels, sans solvant. Elle intègre des microbilles de céramique pour empêcher la chaleur de s’accumuler. Inconvénient : le coût est beaucoup plus élevé (20€/m2) que celui d’un revêtement traditionnel, utilisé sur une surface parfaite. Si le sol est poreux ou en pente, la facture peut alors rapidement s’envoler.
Côté résultat, cette technique a aussi été jugée trop chère à l’entretien. En raison des nombreux passages, la surface noircit, perdant en efficacité. Le travail est donc double, imposant un nettoyage fréquent.
Pour remplir le même rôle de pare-chaleur, tout en modérant le coût, la métropole a décidé de revenir aux essentiels : les rues devraient être plantées d’arbres en plus grand nombre. Rien de bien innovant mais peut-être aussi, rien de plus performant…
Une utilisation « seconde main » de la peinture
Pour ce qui est de la peinture, le projet n’est pas entièrement arrêté. Il est plutôt réorienté pour coller à de nouvelles initiatives qui font leurs preuves depuis quelque temps. Ainsi, la solution est déjà utilisée en revêtement de toiture. Les avantages sont les mêmes que ceux promis à un détail près : elle est positionnée sur des espaces inaccessibles. Cela lui permet de conserver tous ses atouts dans le temps, tout en permettant aux bâtis de profiter de cette réduction de la température intérieure.
Au niveau de la métropole, ce sont les établissements publics, collèges et gymnases, qui devraient en bénéficier. Une façon d’agir différemment sur le réchauffement des espaces. Il est impératif d’agir maintenant au vu des prévisions climatologiques : d’ici 20 ans, Lyon sera la ville la plus touchée par les hausses des températures. Et cet été l’a bien montré, le processus est déjà amorcé.