Le béton de chanvre s’invite doucement sur les constructions. Il est cette fois utilisé sur un immeuble en R+8, en construction. Ce choix a imposé quelques astuces constructives pour obtenir l’aval du bureau de contrôle, en attendant une évolution de la réglementation prévue pour cette année.
Publié le 29 avril 2020 par La Rédaction
Un matériau biosourcé en devenir
Le béton de chanvre serait-il l’avenir de la construction ? S’il est prématuré d’avancer cette hypothèse, il est en revanche certain que cette solution gagne du terrain parmi les nouveaux matériaux. Autorisée sur les constructions en R+2, sa législation devrait évoluer d’ici quelques mois pour permettre son emploi sur les structures de bâtisses plus élevées. En attendant, les constructeurs et architectes trouvent des alternatives pour élargir son application.
C’est le cas sur la construction d’un immeuble en R+8 à Boulogne-Billancourt. Imaginé par le cabinet d’architecture North by Northwest, celui-ci flirte avec la réglementation en intégrant au projet, tous les trois étages, une lisse bois de 45 mm en bout de dalle. Cette option permet un découpage de la façade et transforme l’édifice en un empilement de R+2.
Une structure en ossature bois
La légèreté de la structure a permis la mise en place de fondations superficielles. Elle se compose de panneaux de façade en bois de 3 à 4 m de large et 2,50 m de haut. Le fond de coffrage est assuré par des plaques de gypse, servant également de finition intérieure. Le chanvre est, quant à lui, projeté dans les niches ainsi créées.
Le béton, une fois sec, est recouvert d’un enduit de 2 cm de chaux pour garantir la durabilité de l’ouvrage. Ce choix représente un surcoût de 5 à 10 % par rapport à une construction classique. Un investissement qui devrait toutefois être rentabilisé grâce aux propriétés énergétiques du bâti.