Le groupe agroalimentaire français Soufflet a équipé l’un de ses sites d’une chaudière biomasse innovante, alimentée par de la poussière de céréales. En mars 2012, un premier bilan montre une économie annuelle de 75 % en gaz naturel et une réduction de 9 700 tonnes de CO2. Une performance qui contribue à diminuer fortement l’empreinte carbone du site.
Publié le 2 avril 2012 par La Rédaction
Stabilisation des poussières de céréales
Depuis 2011, sur son site de Nogent-sur-Seine, le groupe Soufflet, spécialisé dans la première transformation des céréales, expérimente une nouvelle chaudière biomasse de 6 MW. Celle-ci est alimentée par de la poussière de céréales en l’état, un biocombustible qui n’avait pas été exploité jusque-là.
L’enjeu technique était de maîtriser la combustion de la biomasse réputée instable en mettant au point un procédé particulier. Le pouvoir calorifique moyen de ce biocombustible est de 4 MWh/t, ce qui signifie qu’à pleine puissance, la chaudière utilise 1,5 tonne de poussières par heure. Face aux résultats obtenus, le groupe, possédant 42 usines, s’apprête à étendre le procédé à d’autres sites français et européens.
75 % d’économies d’énergie
L’orge de brasserie, destinée aux deux malteries du site, est au préalable stockée dans des silos et nettoyée, ce qui produit d’importantes quantités de poussières. Introduites au cœur de la chaudière biomasse et brûlées à 1 000°C, ces poussières de céréales chauffent de l’eau qui, à son tour, transmet la chaleur par un système d’échangeurs.
Celle-ci est ensuite utilisée pour la touraille, dernière étape du processus de maltage consistant à sécher le malt. Traditionnellement, cette étape est assurée par une chaudière au gaz naturel. Avec 12 000 tonnes de poussières brûlées par an, la nouvelle chaudière biomasse réduit de 75 % la consommation de gaz naturel. En outre, cela crée une véritable économie circulaire, puisque les déchets issus du nettoyage des matières premières sont recyclés pour sécher le produit fini.
Lauréat du fonds chaleur
L’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) a débloqué, en 2009, une aide de 1,6 million d’euros pour cofinancer, avec le groupe Soufflet, ce projet de chaudière biomasse. L’investissement total s’est élevé, pour sa part, à plus de 4 millions d’euros.
En effet, dans le cadre du “fonds chaleur” créé à la suite du Grenelle de l’environnement, l’ADEME soutient des projets d’innovation de la filière industrielle proposant des solutions pérennes d’utilisation des biomasses dans les processus de fonctionnement et de fabrication. Cette chaudière est l’un des lauréats de l’appel à projets de 2009.
Pascale Maes