L’architecture aussi a un rôle à jouer dans la question climatique ; d’autant plus au vu des échéances à venir. Une donnée est désormais mise en avant : les constructions réalisées aujourd’hui n’auront que 25 ans en 2050, date définie pour atteindre la neutralité carbone, et alors que les températures sont vouées à fortement augmenter durant ces deux décennies.
Publié le 30 juillet 2024 par Estelle Guiton
L’architecture face au défi climatique
Si le compte à rebours est lancé sur le plan environnemental pour limiter le réchauffement climatique, l’augmentation des températures est, elle, quasiment acquise pour les prochaines décennies. S’il est facile d’en mesurer les effets dès à présent, cela implique aussi de songer aux techniques pour améliorer le confort de vie. La question concerne plus que tout les projets architecturaux et, avec eux, toute une profession.
En effet, c’est dans la conception de l’habitat que se trouvent déjà les premières réponses en matière de confort estival. Orientation, protections solaires, circulation de l’air, tous ces points nécessitent d’être réfléchis pour trouver le bon accord et amener une réponse efficace. Cela a en même temps un effet : le renouveau architectural. Car loin de verrouiller les projets, cette recherche peut aussi conduire à bien des innovations et formes originales sur les bâtis, notamment pour les habiller.
Le choix des matériaux en première ligne
La réflexion est importante. D’ici 2050, les températures pourraient afficher, selon le pire scénario, une hausse de 2,5 °C, avec des périodes de forte chaleur plus longues. Autant dire que les constructions doivent pouvoir accepter ces conditions, sans devenir inconfortables à l’intérieur. Or, pour beaucoup de maisons et immeubles anciens, c’est bien ce défaut qui est mis en avant.
Le béton, la brique et plus globalement tous les éléments de maçonnerie sont réputés emmagasiner la chaleur dans la journée et la libérer la nuit, dans les habitats. Ce qui est parfait en hiver rend les intérieurs inconfortables avec la hausse importante des températures. Pour y remédier, les études et tests s’orientent aujourd’hui vers les matériaux biosourcés. La paille, la terre, le bois… tout est étudié. Le béton biosourcé est aussi mis en avant, présentant des qualités équivalentes grâce à l’intégration de matières naturelles.
Des architectures modifiées
L’architecture en elle-même est aussi retravaillée pour offrir d’autres solutions de protection. Depuis quelques années, les protections solaires sont ainsi installées sur les façades. Leur forme ajourée se joue notamment de la hauteur du soleil pour permettre à celui-ci d’entrer dans les intérieurs en hiver, tout en coupant ses rayons en été.
Le choix de la transversalité des constructions est aussi de mise. Cette technique a un atout : elle permet de créer une circulation d’air sur différentes faces de l’habitat et ainsi éviter de piéger le flux chaud. Elle est aussi employée en hauteur avec les mêmes effets recherchés, en attendant de nouvelles idées performantes pour le confort intérieur…