La Décomposition du Prix Global et Forfaitaire (DPGF) est un outil indispensable notamment dans le secteur du BTP. Parce qu’elle offre une vision claire et précise des éléments constitutifs du prix total d'une prestation, elle permet d’assurer la transparence et la précision des coûts, tant pour les entreprises que pour les maîtres d'ouvrage. Comment la compléter afin de maximiser vos chances de remporter le marché ?
Publié le 22 décembre 2024 par Christine Silvand
Vous souhaitez répondre à un appel d’offres ou à une demande de travaux. Vous avez besoin de compléter une Décomposition du Prix Global et Forfaitaire (DPGF) afin de présenter précisément les coûts de votre prestation. Ce document permet en effet au maître d’ouvrage émetteur de l’appel d’offres de vérifier la conformité de votre réponse à ses attentes, mais également de la comparer aux autres propositions. De plus, la DPGF est un élément de référence dont l’un des objectifs est de suivre financièrement le projet tout au long de l’exécution des travaux afin d’éviter les dépassements de budget. À ce titre, elle doit être soigneusement complétée.
L’essentiel d’une DPGF
La DPGF mentionne le nom ou la référence du projet, identifie le maître d’ouvrage et le maître d’œuvre, puis présente l’entreprise devant réaliser les travaux.
Elle précise ensuite les prestations demandées, en détaillant les tâches respectives regroupées par catégorie de corps, les unités de mesure employées, les quantités et les prix (HT et TTC) pour chacun des postes, celui de la main-d’œuvre, de l’apport d’expertises extérieures, des fournitures ou encore du matériel.
Pour certains chantiers, des clauses spécifiques peuvent être apportées, notamment l’indication de pénalités en cas de non-respect des engagements, des précisions sur des exclusions ou des limites de prestation, ou encore des références à des plans et/ou au cahier des charges prévus dans le marché.
Enfin, les normes techniques et/ou réglementations spécifiques applicables devront être mentionnées, le cas échéant.
Ces éléments permettent à l’entreprise soumissionnaire de démontrer sa compréhension du projet et de justifier la cohérence de son offre. Une fois toutes les offres reçues, le maître d’ouvrage sera en mesure d’analyser et de comparer les DPGF des différentes entreprises candidates pour choisir la plus adaptée. Il est donc impératif, pour le soumissionnaire, de se montrer le plus transparent et le plus précis possible.
Dans tous les cas, la DPGF permet de vérifier la bonne exécution des tâches et prestations prescrites. Elle constitue ainsi une base de travail lors du suivi des travaux, mais peut également servir de base de calcul à d’éventuels ajustements si le marché venait à être modifié. Enfin, elle sera indispensable, si des réclamations étaient émises, pour justifier un potentiel écart entre un montant initial et les travaux réellement réalisés.
La DPGF a une valeur contractuelle si elle est explicitement intégrée dans les documents contractuels du marché (comme le contrat ou le cahier des charges). Elle devient alors une pièce officielle de référence, opposable en cas de litige, sur laquelle un tribunal pourra s’appuyer pour vérifier la cohérence des prestations réalisées, ou encore identifier un poste oublié, mal chiffré, etc.
De même, si des contradictions apparaissent entre la DPGF et d’autres documents contractuels (comme le cahier des clauses techniques particulières ou CCTP), ce dernier prévaut.
Attention, si le marché est à prix forfaitaire, le montant total convenu prime. Des erreurs ou omissions inscrites dans la DPGF n’auront aucun impact sur ce prix global, sauf en cas de prestations supplémentaires non prévues. Dans la réalité, le marché à prix forfaitaire est rarement d’usage. En effet, cette configuration contraint le maître d’ouvrage à s’engager sur un forfait à respecter, fondé sur des quantités. Ainsi, si celles-ci sont amenées à être modifiées, le prix forfaitaire évoluera également.
Rédiger et soumettre la DPGF
Compte tenu de tout ce qu’elle implique, la rédaction de la DPGF nécessite au préalable une analyse approfondie des documents fournis pour répondre au mieux aux exigences du maître d’ouvrage. Au besoin, il peut être utile de faire valider l’ensemble par le service technique et/ou financier.
Le soumissionnaire doit, par ailleurs, connaître parfaitement son dossier pour être en mesure d’expliquer ses choix si le maître d’ouvrage le sollicite sur certains points.
Enfin, il est impératif de compléter et transmettre la DPGF dans les délais stipulés dans l’appel d’offres ou le marché.Haut du formulaire