Eiffage Route initie le changement dans le domaine routier en inaugurant sa nouvelle usine de production de liants végétaux. Celle-ci va permettre de contribuer à la décarbonation du secteur en proposant des alternatives biosourcées au bitume.
Publié le 19 août 2025 par Estelle Guiton
Rendre les routes plus vertes
La décarbonation n’est pas le seul fait des constructions ou des industries. Elle s’applique aussi à d’autres secteurs, à commencer par le domaine routier. En effet, la réalisation de routes n’a rien de vertueux, entre les engins et les matières. Sur ce dernier point, la recherche & développement est active depuis plusieurs années pour trouver des alternatives plus écologiques.
Eiffage Route y contribue en industrialisant les process. Pour cela, le groupe a créé une usine de production à grande échelle de liants végétaux. Celle-ci, baptisée LEA pour Liants et Émulsions d’Avenir, a été inaugurée début juillet 2025 à Perreux dans la Loire. Elle sera rejointe sous peu par une autre structure, cette fois dans le Nord. Les deux représentent l’aboutissement des programmes jusque-là expérimentaux en leur donnant une nouvelle destinée, industrielle cette fois.
Des liants végétaux pour des enrobés recyclés
Les liants d’origine végétale s’intègrent à la production d’enrobés issus d’opérations de recyclage des anciens revêtements de chaussées. Le procédé est réalisé à basse température avec une utilisation d’éléments recyclés pouvant aller de 25 à 100 % selon l’usage de destination.
En effet, le nouveau produit obtenu peut être employé pour les autoroutes, pistes cyclables et voies urbaines avec la même qualité technique que les bitumes et enrobés traditionnels, tout en proposant une meilleure empreinte carbone. Ces nouvelles solutions permettent ainsi de réduire les émissions de gaz à effet de serre. À plein régime, l’usine devrait permettre une production de près de 8 000 tonnes de liants végétaux par an, s’inscrivant dans l’objectif de neutralité carbone d’ici 2050.
Un procédé de plus en plus employé
Si les techniques varient, comme pour Eiffage avec l’intégration d’un liant végétal, le recyclage des routes, lui, tend désormais à devenir la norme. Plusieurs expérimentations sont toujours en cours afin de trouver la recette parfaite, selon l’emploi prévu.
Dans tous les cas, une constante apparaît bien établie : le bitume est aujourd’hui recyclable à 100 %. Il permet ainsi des économies intéressantes concernant sa réalisation, tout en évitant une fabrication jusque-là très polluante, en plus de permettre son réemploi. Les études portent d’ailleurs sur la façon de rendre ces surfaces encore plus environnementales. Au-delà des matières ajoutées, ce sont aussi les fonctions drainantes qui sont travaillées. Un tout-en-un donc pour donner aux futures routes un nouvel intérêt environnemental.