Des étudiants espagnols se sont lancés dans un défi : montrer que l’argile était aussi adaptée à un projet en 3D. L’objectif de la démarche était double, prouvant à la fois que l’utilisation de cette matière était possible avec cette technique constructive, et mettre en avant un système écoresponsable en limitant la réalisation aux seules ressources disponibles sur le site.
Publié le 20 septembre 2022 par Estelle Guiton
Utiliser la matière présente sur le site
Est-il possible de construire avec les seuls matériaux présents sur le site de construction ? Cette question mérite réflexion, avec de multiples implications. En effet, les conséquences pourraient être à la fois économiques et surtout écologiques, amenant à un choix de matériaux non transformés et surtout à la limitation de l’impact des transports. Difficile de faire plus respectueux de l’environnement. Reste que cette belle idée apparaît pour le moment relever d’une utopie… à moins que.
À une échelle bien moindre qu’un projet immobilier, les étudiants de l’Institut d’architecture avancée de Catalogne (IAAC) en Espagne, ont relevé le défi, pour mettre sur pied un projet de construction en 3D. Pour cela, ils ont allié la technologie avec cette technique constructive qui en est seulement à ses débuts, à une matière qu’ils ont décidé de prélever sur place : l’argile. L’occasion de revenir aux bases de la construction ancestrale et de vérifier sa bonne adaptation aux systèmes modernes.
Une étude du sol pour trouver la composition adaptée
Nommé Tova, le projet a choisi d’utiliser l’argile composant le sol du site d’implantation. Pour garantir la stabilité de la structure, des études ont été menées, notamment pour connaître le taux de mélange avec l’eau à employer pour trouver exactement le bon dosage pour un emploi en 3D. Cette analyse a été menée pour l’impression des murs. L’ensemble se compose également de géopolymères pour la sous-structure et de bois pour le toit.
Au total, la construction a duré seulement 2 semaines pour aboutir à un ensemble de 9 m². Au-delà de l’analyse des terres, les étudiants ont travaillé sur les ouvertures pour obtenir une bonne entrée de la lumière, sur les flux d’air, la conductivité thermique et l’étanchéité.
Une maîtrise de l’impression 3D
L’objectif du projet aboutissant à la construction de ce prototype Nova a surtout été de mettre en application le concept de l’utilisation des ressources de la terre présentes sur le site. Il a aussi permis de démontrer l’adaptabilité de l’argile à l’impression en 3D. Ce choix ouvre notamment de nouvelles voies d’investigation pour des réalisations maîtrisées.
Si le résultat final est loin des standards constructifs en matière de logement, il reste intéressant à plus d’un titre en poussant à l’extrême la notion environnementale. Il montre également les possibilités encore à découvrir de l’impression 3D pour la conception de maisons. De quoi développer un peu plus la recherche vers ces nouvelles solutions qui pourraient, dans les prochaines années, connaître un emploi démultiplié.