Deux ans après son entrée en vigueur, le temps est venu de dresser un premier bilan de la RE2020. Mise en place en 2022, elle s’applique désormais à tous les permis de construire. Les retours concernent principalement les maisons individuelles, les effets sur les logements collectifs se faisant encore attendre, faute d’un nombre de livraisons suffisant.
Publié le 5 décembre 2023 par Estelle Guiton
L’amélioration des logements, premier effet de la RE2020
Cela fait bientôt deux ans que la RE2020 est entrée en vigueur. Elle s’applique aux permis de construire déposés depuis janvier 2022. Un délai suffisant pour tirer un premier bilan, même s’il est encore un peu trop tôt pour profiter d’une vision claire sur les logements collectifs. En effet, avec l’arrivée de cette nouvelle réglementation, les promoteurs ont été nombreux à déposer à la hâte des demandes de permis de construire avant le 1er janvier 2022 afin d’être régis par la RT2012.
Les premières opérations d’envergure sont désormais en cours. Les constructions de maisons individuelles donnent déjà un premier indicateur des effets de la RE2020. Celle-ci avait deux objectifs : réduire l’empreinte carbone des bâtiments et améliorer leur performance thermique.
Un retour en arrière inenvisageable
Ces points ont eu pour effet d’imposer aux professionnels de considérer le bâti de façon globale et non plus élément par élément. Conception, forme, orientation, tout est désormais scruté avec, peut-être, un appauvrissement de la donnée architecturale. En effet, la production de logements performants renvoie à un concept, celui de la maison cubique ou rectangulaire, pour obtenir les meilleurs résultats.
Pour autant, pas question de revenir en arrière. Le pôle Habitat de la FFB est le premier à le concéder. L’impact de la RE2020 est important dans la démarche environnementale et doit se poursuivre. Les professionnels sont aussi nombreux à souligner l’équilibre de cette formule, permettant de créer un parc immobilier aux résultats énergétiques élevés.
Des aides à prendre en compte
Reste que ces constructions ont également un coût supérieur. Et la hausse des prix des matériaux l’a impacté un peu plus encore. Tandis que la réglementation impose un choix de matériaux alliant performance et prise en compte environnementale, les tarifs des produits et des matières ont progressé de plus de 20 % sur un an. Une augmentation à laquelle les constructeurs comme les entreprises n’étaient pas préparés. Un motif qui pousse aussi la FFB à rappeler qu’il n’est pas forcément opportun, désormais, d’aller plus loin.
La RE2020 a en effet amené des changements également coûteux, en plus de ces hausses de tarifs. C’est le cas avec l’abandon des chaudières au gaz au profit des PAC. Une évolution qui demanderait à l’avenir un meilleur accompagnement financier. De même, la FFB souligne la nécessité de valoriser le photovoltaïque dans le calcul des performances. Aujourd’hui, la production revendue n’est pas prise en compte.